Journée de travail dans la glace éternelle
Texte : Lars Thieleke
Le bureau est trop petit ? Les collègues font trop de bruit ? Qui n’est pas heureux de sa place de travail, peut changer avec Martin Moser. Il travaille sur le plus haut chantier d’Allemagne dans des conditions antarctiques : avec son collègue, il modernise le téléphérique du Eibsee. Nous l’avons accompagné pour qu’il nous explique comment se passe sa journée de travail à des températures de moins 20 ° à presque 3.000 mètres d’altitude.
« Quand on réfléchit trop, on a peur. Et la peur est une mauvaise compagne. Je ne réfléchis donc pas trop », dit Martin Moser et enfonce son tournevis électrique dans la façade. Sa place de travail est un échafaudage à presque 3.000 mètres d’altitude avec un manteau de neige si épais qu’on se croirait au royaume des Géants de la glace. Et en fait, il s’agit bien d’un royaume de glace. La plus haute montagne d’Allemagne est recouverte de neige même lorsque les baigneurs s’ébattent en maillot de bain dans le lac Eibsee situé tout en bas dans la vallée.Quand il prépare son sac à dos de bonne heure le matin pour prendre le téléphérique qui l’emmène au sommet, il ne prend que ce qui est absolument indispensable : des lunettes de ski pour se protéger de l’ophtalmie des neiges, une crème solaire avec l’indice de protection 50 et des sous-vêtements thermiques. « Je ne suis pas sensible au froid, quatre couches pour envelopper le haut du corps me suffisent. Mais certains collègues enfilent trois paires de chaussettes pour que les doigts de pied ne tombent pas », raconte Martin.
Gel permanent à la station supérieure. Aujourd’hui, les températures sont douces, il fait moins cinq. Et pourtant Martin a des problèmes avec le vent glacial. « Je change mes gants thermiques plusieurs fois par jour et je mets de la crème Nivea sur les mains régulièrement pendant le travail pour que mes doigts
ne crevassent pas. ». Il ne sent plus ses doigts. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’il doit sans cesse enlever ses gants mouillés et gelés et serrer les petites vis à la main.Mais le froid n’est pas le seul danger à prendre au sérieux dans son travail quotidien. « Il faut toujours être bien sûr de soi et concentré quand on se déplace sur les échafaudages pour ne pas glisser ou perdre son équilibre quand il y a une rafale De manière générale, il faut avoir le pied sûr et ne pas avoir peur du vide. Et il faut s’habituer à la raréfaction de l’oxygène, on peut avor des malaises au début », dit Martin, père de trois enfants. Pour Martin, les porte-bonheur, c’est toutefois de la bêtise. Et confronté à la question s’il fait appel à la superstition pour invoquer sa chance, il réplique par une phrase à ne pas trop prendre au sérieurx « Changer son slip une seule fois par mois. »
Avant le début des travaux de modernisation de la station aval et de la station amont du téléphérique du Eibsee au début de l’année 2015, le concept statique de la société Baucon de Vienne et les plans du bureau d’architecture Hasenauer.Architekten de Saalfelden avaient obtenu l’adjudication. La réalisation était sous la houlette de Sebastian Kroesen dont l’idée avait convaincu dès le début. Il proposait une grande terrasse panoramique au sommet et recommandait une extension du restaurant où les visiteurs pourraient admirer tout le panorama Nord. Selon Kroesen, les hôtes qui viennent à la Zugspitze s’intéressent en premier lieu à deux choses : l’expérience du sommet avec la vue et la détente – et cela inclut naturellement la gastronomie.
Intensifier l’expérience du sommet. Pour réaliser cette idée, une saillie audacieuse était nécessaire sur la face nord de la crête qui dépassait d’environ 45° le câble arrivant du bas. Le nouveau téléphérique devait être positionné sur le côté nord devant l’arête dans une zone où les gouffres et le gel permanent empêchent des fondations directes dans la structure de la montagne. Le concept statique astucieux de Baucon rendit la chose possible. La construction tend désormais les forces de traction considérables du téléphérique et des saillies sur l’ensemble du bâtiment existant jusque sur l’autre côté de la crête du sommet.
Il restait toutefois un point épineux : Alors que les charges statiques du téléphérique et les charges utiles étaient calculables, les calculs pour les charges du vent et de la neige dans une situation ainsi exposée sortaient nettement de la norme. Les valeurs durent donc être déterminées par le bureau d’ingénierie Wacker Wind Ingenieure pour les différentes géométries des zones de la façade sur la base d’un modèle de tunnels à vent. Une question intéressante était de savoir comment intégrer une enveloppe chaude dans une construction métallique qui dérive de telles forces. La solution de Kroesens consistait à laisser froides les grandes courbures parce qu’elles sont traversées par le téléphérique et donc pas verrouillables. Dans cette structure en acier froide, il a prévu des espaces chauds selon le principe box-in-box avec aussi peu de pénétrations que possible. Pour Martin, la station supérieure n’est toujours pas une salle douillette, même après quatre mois, mais plutôt un chantier presque normal. Mais seulement presque normal, car le transport des touristes doit continuer sans aucune restriction. Tous les matins, un des monteurs alpins grimpe sur la grue pour enlever la glace avec un séchoir afin que les glaçons n’assomment pas les visiteurs. Malgré tout, il y a bel et bien une grue sur le sommet. Des hélicoptères ont amené le béton sur la montagne pour faire les fondations de la grue, les premières ancres ont été forées dans le rocher à une profondeur de 15 mètres avec des foreuses manuelles perfectionnées, un vrai travail de pionnier. Un gros hélicoptère russe a ensuite livré les pièces de la grue dans le cadre d’une intervention spéciale. Auprès de la grue a été monté un autre dispositif auxiliaire pour normaliser la construction sur le sommet : un téléphérique pour le matériel. Il est parallèle au téléphérique assurant le transport des personnes et transporte les outils, les profiles en acier et le matériel jusqu’à la station supérieure. Il sera redémonté fin 2017, une fois que les travaux seront terminés.
Huit kilos en moins : – tel est le bilan de Martin au bout de cinq semaines passées à la Zugspitze. Et cela bien qu’il commande en général le midi une saucisse au curry avec des frites. « Je brûle toutes ces calories », dit-il et il ajoute : « Le soir, on nous donne les bretzels restants du restaurant et des oursons d’or dans la journée, all you can eat. » Le soir, il prend le téléphérique pour redescendre dans la vallée et prend une douche bien chaude à l’hôtel. Et de temps en temps, il s’offre une petite récompense : « Normalement, je suis fatigué le soir, mais il m’arrive quelquefois d’aller prendre une bière avec les autres. Et ma préférée est alors la bière pression Augustiner.
Quelle façade résiste au Vent et à la neige ?
Les systèmes THERM+ A-I 56 mm et THERM+ H-I 56 mm peuvent être utilisés avec une construction porteuse en acier pour les stations en amont et en aval du téléphérique de la Zugspitze. De la même manière pour les inclinaisons et les verrières où se manifeste tout particulièrement un des points forts de cette série : ses différents composants sont de structure modulaire et se laissent combiner entre eux pratiquement sans restriction.